Un article de veille pour réajuster la technique.

La reliure, ce sont d'abord des étapes techniques à pratiquer sans fin pour obtenir un beau travail.

Plus on pratique, plus on devient précis.

Je vous propose de revoir ses étapes une à une, ajoutées de quelques commentaires qui réajustent la pratique qu'on connait.

La créativité intervient ensuite.
Il faut d'abord connaître les codes de cet Art précis.
Le classique est une forme de garde-fou à n'importe quelle prétention artistique en dehors de tout.

On peut faire de la reliure et ne pas être relieur pour autant.
Il y a un cadre autour de ce métier depuis la Fondation des Universités, et un cahier des charges qui s'est transformé de façon pointu.
Si on commence à remettre cela en cause, c'en est terminé de cet Art.

Ensuite avec une bonne maitrise, on peut faire appel à sa créativité.
Je rencontre moi même des soucis dans mes créations parce que certaines opérations sont plus difficiles pour moi avec le temps: ma vue baisse, mes gestes demandent toujours plus de concentration dans le bruit quotidien.
L'internet, ce bruit illusoire et permanent me pollue pour finir.

Pour mes recherches, il est utile pour trouver les bons livres à lire.
Pour le reste, c'est du grand n'importe quoi: la cacophonie.

1 le collationnement: vérification de l'intégrité du livre.
On n'invente pas, on ne transforme pas, on n'enlève pas, on ne dénature pas.

2 le débrochage avec conservation du dos: on peut coller une pelure au dos qui en séchant évite au dos de se déliter.
Le débrochage peut se faire au milieu du livre, de façon délicate.
Les autres cahiers tenant le dos, les tensions sont moindre.

Le risque de perdre le dos, moindre.

3 Les réparations au dos peuvent se faire sans onglet, avec un filet de colle de pâte sur le dos du cahier précédent. et encore, il faut voir la nature du papier et si l'humidification de la colle ne provoque pas d'auréoles, par migration de la poussière, dit-on.
Les déchirures se font à la pelure 3GRS et les manque au japon de la nature, la couleur la plus proche du papier.
4 La mise en presse peut se faire en plein mais il me semble que la mise en presse cahier par cahier hors gravure est plus soignée.

5 La propreté des outils et des ais est primordiale.

6 chaque fois que le livre n'est plus travaillé: sous ais, sous poids.

7 les cambrages et autres opérations d'appreture du dos et des plats se font avec des matériaux neutres avec la norme ISO 9706

https://www.iso.org/obp/ui/fr/#iso:std:iso:9706:ed-1:v1:fr


https://www.canson-infinity.com/fr/a-quoi-correspond-la-norme-iso-9706

 Le dernier examen de cette norme date de 2021. Cette édition reste donc d’actualité.

mais pas seulement il convient de savoir ce qu'est cette réserve alcaline:
https://www.iso.org/obp/ui/fr/#iso:std:iso:10716:ed-2:v1:en

réserve d'alcali = composé, tel que le carbonate de calcium, qui neutralise l'acide qui peut être généré à la suite du vieillissement naturel ou de la pollution atmosphérique

8 Les colles sont aussi neutres.

9 Selon la nature et la qualité du livre, tous ces matériaux étant très chers, on ne fait pas la même reliure sur un livre de poche que sur un livre rare .. 

10 Le montage sur onglets, repliés ou décalés, est une bonne alternative au grecquage, à la couture, et toute les opérations d'endossure qui peuvent être désastreuses sur un papier fragile.

11 Des montages en *chemise peuvent servir un papier qu'on ne peut plus manipuler.

12 les papiers de gardes intérieures sont aussi de nature à contaminer par acidité des couleurs employées le livre qui peut être sain.

13 Le papier marbré est réservé à l'extérieur et pour les étuis doublés à l'intérieur par des papiers barrières.

 14 Enfin le cuir de reliure est perméable.

15 Et,  L'eau est déminéralisée, les pinceaux nettoyés et changés souvent, à chaque livre.


Bravo! vous êtes montés en gamme.




NB! L'acétate ou film plastique est un produit commercial, le rhodoïd est son appellation commerciale.

j'ai pourtant appris que c'était un produit de conservation.


Voici les informations trouvées:

Il s'agit en fait d'un produit appelé Mylar fabriqué par Du Pont  de Nemours, qui stoppe la production en 2001.
Un autre produit le remplace: le Melinex 516 ou 456 .

(source à la demande.)


 

Et à lire: https://multimedia-ext.bnf.fr/lettres/conservation/html/cn_act_num07_art2.htm#note_1

Les avantages de ces films pour une application en conservation :

Les polyesters sélectionnés possèdent d'intéressantes propriétés physico-chimiques. D'une remarquable résistance aux contraintes mécanique, chimique et thermique, ils présentent en effet une grande solidité mécanique, même dans de faibles épaisseurs, et une totale stabilité dimensionnelle (grâce à leur mode de fabrication, donnant des films bi-orientés, et à leur non-réactivité aux changements de température). Stables et durables, ils résistent aux attaques biologiques (ils sont non biodégradables) et à de nombreux solvants et acides. Ajoutons les qualités optiques (transparence), le caractère lisse de la surface, non abrasive, et l'inertie chimique (retenir en particulier l'absence d'additifs qui auraient pu être en contact avec le document par migration à la surface du film). Enfin, leur faible épaisseur (point intéressant lorsque l'espace est mesuré dans les boîtes de conservation et sur les rayonnages.

 

Pour comparer les mérites d'une pochette en film polyester par rapport à ceux d'une chemise en papier permanent, il est important de comprendre que la première offre la possibilité d'un examen et d'une manipulation sans contact direct avec le document (point crucial pour des pièces très consultées). Mais leur rôle s'arrête à celui de protection physique, sans action chimique."


Et l'acétate de cellulose qui est sur base de bois  ... 

Caractéristiques des feuilles et films d'acétate

L'acétate est un polymère de diacétate de cellulose moulé en film et en feuilles plates. Il est optiquement clair et dimensionnellement stable, ce qui en fait un excellent choix pour les applications dont les produits sont soumis à des changements de température et d'humidité. ... 

* j'en parlerai plus tard.