La reliure selon Vladimir Tchékéroul

La reliure selon Vladimir Tchékéroul
On a le droit et le devoir de maintenir un niveau d'exigence haut, place au concret et à la recherche d'indices pour connaître les livres....

mardi 31 mars 2015

Rabelais.

On se souviendra de cette restauration entamée alors que je n'avais pas encore déménagé.
Aujourd'hui, je ne referai pas la même chose.
D'ailleurs, je viens de terminer le 2ème volume, certes moins abîmé, je n'ai pas été aussi invasive:
Pas de nettoyage complet du dos, une désolidarisation juste par le plat inférieur et un traitement du dos à la "Planatol"
(La Planatol elasta est une colle à dispersion amidonnée est fabriquée à base de résine synthétique. Sans acide et d´une grande pérennité, elle ne contient pas de solvant et peut être diluée avec 30 % d´eau au maximum.)


et une carte avec soufflet.
Ce sont les gardes que j'ai eu le plus de mal à retrouver.
Marianne Peter, marbreuse professionnelle, en fait de très jolies à la couleur bleue grise, à la demande.

Pour mémoire, le reportage photo.

http://www.musee-rabelais.fr/

http://expositions.bnf.fr/orsay-gustavedore/













































































Trouvaille dans un autre livre dépenaillé.

















 
 
 
 
Reste encore du travail d'estompage et de teinture pour les parties trop visibles.
Le japon est aussi une bonne alternative
.

lundi 30 mars 2015

Huysmans





Parfois, on oublie la chance qu'on a d'avoir choisi un métier qui vous met en contact avec de belles choses.
C'est une affaire d'éducation aussi.
Si on ne vous montre pas ni si on n'insiste pas sur le pourquoi de la beauté des choses, vous pouvez passer longtemps à côté.
http://www.huysmans.org/

Une serpente en papier de soie très légère, qui vient protéger une gravure en eaux fortes.
Et une autre gravure, un paysage, eaux fortes aussi.
Sur du papier vergé chiffon 19ème.

samedi 14 mars 2015

Des repéres. En plusieurs épisodes. 2

Donc hier,  j'en étais là :
Les livres et les enjeux économiques, leurs moyens de productions, de diffusion, de contrôle restent des enjeux majeurs pour qui veut assouvir sa soif de puissance financière, despotique, politique ...

Et devinez quoi?
Qui veut toujours le pouvoir: Les rois, les politiques et les religieux, qui sont aussi les reviseurs, les censeurs et les enseigneurs et les donneurs de privilèges.
Le peuple, du moment qu'on lui fiche la paix, suit le mouvement.
Donc le 17ème est européen dans la civilisation et l'histoire du livre.


Paul Manuce, avec d'autres libraires,  a l'exclusivité de la production en Europe des bréviaires, missels et livres liturgiques, contrôlé qu'il est, par le Pape. Tout le monde s'insurge en France et en Espagne. La production monopolistique se partage entre Plantin, Kerver et Manuce pour ainsi dire.

L'imprimerie est fille du capitalisme, qui se débat entre les bras de la religion et du pouvoir royal qui ne lui font qu'à moitié confiance. Entre les contrefacteurs et les écrits interdits ou décrétés comme tels pour être trop liés à la liberté de pensée, les règlements royaux, mieux vaut respecter la hiérarchie induite par les instances politiques et religieuses, avoir le droit d'imprimer pour un temps donné et être dans les petits papiers du Roi pour continuer à exercer .... pour ne pas finir cramé sur un bucher ou écartelé au milieu de la place. Voir avoir la langue arrachée.
Oui, oui c'est bien à Dolet que je pense, Étienne Dolet (Orléans 1509 / Paris 1546)  écrivain, poète, imprimeur, humaniste.
Mieux vaut ne pas trop crier qu'on lit Calvin et Luther en ces temps là et ne pas avoir une trop grande bouche ... les imprimeurs entre eux se cabalent, se jalousent.
Un amusant article, daté politiquement, mais dont le fond est historiquement correct montre la pertinence de ceci:
Restons vigilant , la liberté d'expression et de parole sont aujourd'hui tout en autant menacées qu'avant. Ce qui change, c'est la liberté que chacun d'entre nous a à dénoncer et à écrire, de façon bienveillante et fondée, quand cette liberté est menacée de quelque façon que cela soit.

http://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/3-aout-1546-l-imprimeur-etienne-dolet-est-brule-pour-avoir-ajoute-un-rien-du-tout-a-une-phrase-de-socrate-03-08-2013-1711015_494.php


mardi 10 mars 2015

Des repéres. En plusieurs épisodes. 1

Perdue dans les titres de ma bibliothèque, que je n'ai pas lue entièrement mais de façon épisodique selon les travaux que j'avais à rendre dans l'atelier, je ressens en permanence le besoin d'aller chercher des informations historiques autour de l'histoire du livre. A savoir que dans l'un des chapitres d'une histoire du livre, j'ai lu "la réforme, fille de l'imprimerie", dans l'autre, "la contre réforme et les livres".
Entre les deux, quelques années se sont écoulées ..., y compris dans ma mémoire, qui fait de sacrés mélanges: L'Europe s'est scindée en deux au 16ème, l'humanisme, le commerce, les échanges commerciaux, les querelles et les guerres théologiques entre catholiques et réformés.


Donc, j'ai éprouvé le besoin de mettre noir sur plan deux ou trois pistes qui donnent à comprendre comment en l'espace de 20 ans, (c'est énorme), les livres ont changé complètement de forme, d'aspect, de qualité.

Je vous passe l'aspect manuscrit d'avant l'imprimerie.
Les différentes écritures à la main.
Nous sommes au 11ème et 12ème siècle quand les moines font des livres lourds, avec des ais en bois.
La copie est longue, silencieuse, fastidieuse.
Le papier, les premiers moulins à papier arrivent en France mi 14ème, à Troyes.
(Fabriano 1276.)
Et Marco POLO, ... autour de 1275 et plus, voyage en Chine comme représentant du Prince. J'ai failli l'oublier ...
C'est très bête, mais Christophe Colomb découvre ce qu'il croit être l'Inde Orientale et les indiens en 1492.
Venise centre très important pour l'imprimerie au 16ème. Ce sont les petits formats Alde qui viennent se répandre en Europe face au In quarto et  In folio.

En 1453 Constantinople est prise par les Turcs.

1454, c'est traditionnellement la date que l'on donne pour la fin de l'impression de la bible de Gutenberg à 42 lignes.

Jusqu'au premier quart du 16ème, certains livres imprimés ressemblent à ce que l'on nomme l'incunable, les lettrines sont encore peintes à la mains dans un espace réservé au moment de l'impression.
Petit à petit, le livre se construit et la page de titre se structure, comme publicité.
Parce que le livre devient une entreprise commerciale, où seuls les imprimeurs ayant assez d'argent se lancent dans des aventures éditoriales, les livres d'heures par exemple, gros succès de l'époque.
Tout est surveillé et avec privilège, on trouve les lettres de privilèges au début des livres souvent.
Tout se passe entre l'église, la magistrature et/ou l'enseignement.
Que cela soit les auteurs, comme les donneurs d'ordre comme les donneurs de permissions, ce joyeux petit monde s'organise autour des métiers du livre où le pouvoir de soulever et convaincre l'opinion du peuple est toujours présent et vu comme dangereux.

Et c'est toujours en Hollande, au 17ème (Elzévier), que la liberté est la plus grande quand ailleurs, la censure, le contrôle sont puissants .... Colbert et le journal de savants.

Les colporteurs plus proches du peuple, circulent en campagne.

C'est d'ailleurs toujours vrai: les médias et supports ont changés mais les combats demeurent les mêmes. La liberté de s'exprimer et de le faire savoir est aujourd'hui au centre de l'actualité.
Les livres et les enjeux économiques, leurs moyens de productions, de diffusion, de contrôle restent des enjeux majeurs pour qui veut assouvir sa soif de puissance financière, despotique, politique ...








Des cadeaux pour Noël

 Vos achats nous font vivre  Dans l'atelier ...