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mercredi 9 mai 2018

L'envoi chez le pareur et le métier de pareur de peaux pour la reliure.

C'est l'adresse actuelle.

 
 
 


C'est un métier d'Art à part entière.


Avec toutes les difficultés liées aux métiers d'Art, difficultés de rigueur, d'exécution et de patience, de résistance face aux heures qu'il s'impose pour effectuer des travaux sans qui le relieur ne ferait pas de jolies reliures fines sur les coiffes et les remplis, sur les champs des cartons, ou chants, comme vous voulez.
L'article qui m'inspire est encore de cette revue qui mériterait d'être rééditée, augmentée des changements d'adresses, des passations d'ateliers et des successions difficiles parfois, parfois funestes.

Dans les très beaux volumes de l'histoire de la reliure de Devauchelle, on trouve beaucoup de renseignements. Le début de la parure avec des machines est situé entre 1900 et 1910.

C'est une histoire de famille. Le père de Emmanuel Bonanni, Léon Bonanni, était pareur sur la place de Paris en 1900. La parure se faisait sur des machines pointues, beaucoup moins performantes qu'aujourd'hui.  Ces machines sont de marques allemandes.

La refendeuse qui permet de fendre la peau dans l'épaisseur, n'a pas toujours existé et pour la reliure qui demande des qualités de minutie importantes, seules existaient les petites machines à parer.

La parure est connu pour la maroquinerie de luxe et souvent des ouvriers sont formés dans les entreprises encore existantes.
Il n'existe pas d'entreprise comme celle de Bonanni et Cie, de grand père en fils et fils ailleurs qu'en France.
Il lui a fallu 6 ans pour maitriser le métier, nous dit-il.

Le relieur demande des caractéristiques très particulières qui font de ce métier un Art à part entière.
"Remplis en fonte" veut dire que la parure devra diminuer au millimètre près sur une surface de 2 cms environ pour que le travail du relieur soit facilité.
C'est cette partie qui est repliée sur le carton et qui sert à façonner une coiffe fine en tête et queue du livre sur la tranchefile.

Nous demandons de parer au 5 / 10ème de millimètre pour la couvrure avec remplis en fonte, 4 voire plus pour la mosaïque et les pièces de titre ... de la dentelle parfois.

Oui, vraiment j'ai une grande admiration pour cet homme qui travaille dans l'ombre de nos ateliers et qui nous permet d'atteindre la finesse.

¤ Une fiche de l'IMA ne fait qu'une mention très fine de ce travail:

"Le pareur prépare ces cuirs et peaux pour la reliure. Il les amincit côté chair, avec précision sur toute leur surface ou sur des zones délimitées en suivant les sinuosités, contours et particularités afin
de les amener à l’épaisseur souhaitée selon leur utilisation.
Autrefois réalisée manuellement au moyen d’un couteau à parer ou d’un fer de
rabot, la parure est aujourd’hui réalisée mécaniquement au moyen d’une
refendeuse qui permet d’amincir les peaux sur de grandes surfaces ou d’une
pareuse pour travailler les bords ou des petites surfaces."

¤ Sur le site du Moulin du Verger:
http://www.moulinduverger.com/reliure-manuelle/roret-74.php

"Le relieur n’emploie aucune peau qu’il ne l’ait parée, afin de faire disparaître les épaisseurs sur les bords. Le but de la parure est, en effet, d’amincir la peau en partant, comme on l’a vu, de 3 à 5 centimètre du bord, et réduisant insensiblement l’épaisseur jusqu’à, ce qu’il ne reste que l’épiderme sur le bord. Il faut que chaque coup de couteau enlève une épaisseur égale de peau, afin que celle-ci ne présente ni creux ni bosses. Il faut aussi nettoyer de temps en temps la pierre et la peau, de manière qu’il ne s’introduise entre les deux aucun corps étranger, qui, faisant paraître la peau plus épaisse en apparence sur ces points, rendrait l’opération défectueuse. "




                                                                 ¤



D'une façon générale, l'outillage des ateliers a changé à partir de 1850 environ. Les progrès de la chimie et de la science font que ces métiers fatigants, usants pour la santé sont devenus moins pénibles avec l'aide des machines.
Mais l'utilisation de la main et de la finesse est toujours requise dans un second travail de finition. On ne peut pas se reposer complétement sur la machine.
Entre deux mondes. Nous sommes entre deux, voire trois mondes aujourd'hui : manuel, industriel et aujourd'hui numérique.


Ancienne adresse.








M. Emmanuel Bonanni.



N.B.
1/Sur le tannage, considérant que tout est interdépendant:
Changements techniques et dimension historique du tannage en France (XIVe-XVIIIe siècles):

 https://tc.revues.org/1585

2/Dans cet article publié il y a peu, vous trouvez le couteau et son utilisation. Les gestes selon chaque artisan et chaque sensibilité pourront être un peu différent. On pourra poncer, s'aider d'une pointe, autre outil particulier qui ressemble à la lame du fût à rogner et sert à débrocher.
C'est le résultat qui compte et sa qualité de rendu:
http://restaurationlivreatroo.blogspot.fr/2015/12/de-la-qualite-des-cuirs-utilises-en.html

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