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mardi 16 janvier 2024

Autres explications. Archéologie du livre, collection et poésie.

La tendance aujourd'hui est de jeter, se débarrasser de tous ces vieux livres sans penser à ce qui est fait.

Il faut faire des catégories.
Je suis relieur et, de fait, quand je parle de livres, c'est implicitement que je parle de livres avant 1830, parce que cette date correspond politiquement à l'avènement du Roi président, libéral et favorable au commerce libéral.
Louis Philippe a favorisé le commerce libre.
Le « roi-citoyen »

C'est un premier sujet de discorde chez les personnes qui s'autoproclament expert en ne pensant pas que nous avons tous, en raison de nos professions, des référentiels différents.
Il faut des années pour se constituer une bonne culture générale, éclectique.
Beaucoup de prudence.

Techniquement cette date, 1830, est idéale: les sciences et techniques changent dans beaucoup de domaines, changements issus des progrès du 18ème, chemin déjà engagé avec les encyclopédistes et le développement du commerce, et avant, avec les voies des marchands entre Orient et Occident.
Je fais des bons entre les siècles pour ne pas perdre mon propos.
Je mélange les domaines aussi, parce que le livre et sa matérialité traversent absolument tous les piliers de la société commerciale, politique, juridique, sociale, familiale etc. ... techniques, philosophiques ... etc. ...
Il appartient à chacun de chercher en fonction de ses curiosités.

Les empires, alors tout savamment, mis en place dans un état d'esprit de supériorité de l'homme blanc sur l'homme de couleur, dans cette caricature inadmissible décrite aujourd'hui, favorisant nos autodafés silencieux, sont les choix des masses bourgeoises, nouvelle aristocratie argentée et désireuse de profiter du progrès, des soleils exotiques et de l'exploitation humaine, pensée alors comme bien normale.

Tout cela, à juste titre, est tout aussi impensable, inadmissible.

La culture Woke fait beaucoup de dégâts.
On ne peut pas passer à côté.
C'est tout aussi inadmissible.

Loin de ces querelles de notre temps ... 
Qui ne reconnait pas son passé, parce que des exploitations et désastres humains ont toujours existé, se prive d'une vision d'avenir.

Ce n'est pas parce que j'ai lu "bagatelles pour un massacre" que je me suis trouvée en train de défendre des idées nauséabondes.
C'est un livre de son temps et pour pouvoir en parler, il faut l'avoir lu, des extraits au moins, pour s'en dégager.

Que dire de ce professeur entré dans mon atelier pour me dire que je ne sers plus à rien?

Les livres sont des objets de passions, de témoignages dans tous les sens du terme.
Il ne faut pas détruire ces traces, ces morceaux d'histoire.
Bien sûr que, sur un millier d'éditions, avec des milliers d'exemplaires, seuls ne sont intéressants que les exemplaires sortis de leurs anonymats de livres de série.
Les livres aux kilomètres, au poids, pour amuser, passer le temps ont toujours existé au moins aussi nombreux que le nombre d'humains en vie et en âge de lire.

Le temps passant, l'écrémage se fait par des choix plus fins, plus érudits, plus parlant en raison du contenu et de la matérialité.

Il faut donc avoir une telle culture, aujourd'hui, pour rester humain, parce que les machines n'ont pas d'état d'âme. Le reste est connu: la fin de l'intelligence par l'IA.
Quels choix, quelles grilles de lecture pourront nous proposer des machines universelles fabriquées pour faire plaisir et entretenir un état de béatitude lénifiant, sans aucune contestation possible?

Oui, en attendant, chercher dans les livres, la couleur de leurs siècles, les courants politiques, la trace des querelles souterraines de la société des hommes, les rend aussi intéressants que les derniers "best-seller" qui racontent la médiocrité des choix éditoriaux faute de vrais lecteurs.


"La Pléiade avait des lecteurs, aujourd'hui elle a des clients".

Pascal Pluchard, entretien le vendredi 12 janvier 2024. Le Mermoz Montoire sur le Loir.
 Président de la CSNRBD
https://www.partenaires-livres.com/nos-m%C3%A9tiers/

Les métiers de la reliure industrielle sont des métiers différents des métiers de la reliure manuelle, ils ont produit des livres en cuir, avec des emplois à la clés en un temps où tout le monde avait une bibliothèque et une certaine idée de l'effort intellectuel.

La reliure que je pratique est à l'opposé de ce monde.
Je prends soin de livres confiés, qui ne valent que la charge que vous leur donnez, pour autant, mon travail a la valeur contemporaine du cout du travail en 2024 pour perdurer avec un atelier.


Certains livres n'ont pas à venir dans mon atelier, vous les retrouverez facilement chez les bouquinistes et les libraires.
Je me demande toujours comment des gens qui aiment leurs livres arrivent avec des ruines dans l'atelier? Qu'en ont-ils fait toutes ces années ... puisque ils les aimaient, pour les avoir rendus aussi ruinesques?

Et au nom de quoi un relieur doit faire des miracles, presque pour rien, pour réparer des livres aussi maltraités?

Il faut, bien sûr, trier et ne garder que ce qui a de la valeur.

Livres historiques, rares, à provenance, avec des particularités qu'un libraire aura repérées avec finesse.
En lien avec une actualité, avec un détail, un guide Italien vendu place d'Italie, un monde de poésie, les listes sont multiples ...

Chacun a le pouvoir ainsi de détailler sa propre grille ou de se faire aider par des librairies qui consacraient leurs vies à de telles recherches, qui vous connaissaient.

Mais, dans ce monde où plus personne ne se fait confiance, où chacun s'autoproclame en fonction de sa propre estime de soi et de ses certitudes, où chacun veut faire des "coups", des affaires, le petit patrimoine écrit que je défends, en effet, est mort avec l'avènement de la société du client, du consommateur.
Je n'ai rien dit de nouveau.

Il est toujours possible de soutenir les petites imprimeries typographiques, les petits éditeurs, les petits relieurs, qui, forts de leur 6000, 10, 15, 20000 euros de CA annuel, défendent ce monde de poésie et d'économie réelle, de circuits économiques aussi indispensables que le reste.

Le cynisme n'a pas sa place ici.
Chacun devra faire un effort sur lui même pour voir la réalité de l'autre sous peine de vivre dans un monde stérile, invivable, déjà presque mort par la pollution de l'air, l'eau, la terre ... l'esprit moribond englouti dans des tas de rien.

https://www.quiero.fr/spip.php?breve75


Chacun devra faire fonctionner ce que l'on appelle une cervelle.

Et s'ouvrir, ne pas avoir peur de se faire avoir, ne pas écouter les multiples voies négatives qui racontent n'importe quoi accoudées au comptoir en zinc des réseaux sociaux.

https://archives.centreculturelirlandais.com/espace-numerique/expositions-virtuelles/les-secrets-du-livre-ancien-reveles




La vie du livre

Chaque livre a ainsi sa propre existence, une véritable aventure au cours de laquelle il a dû échapper aux ravages du temps et aux lecteurs peu précautionneux. On peut reconstituer la vie tumultueuse des volumes en interprétant les indices qui nous renseignent sur leur création, leurs multiples transformations et la manière dont ils ont été utilisés et lus.

Les textes qu’ils contiennent nous renseignent sur les auteurs qui les ont écrits, les imprimeurs qui les ont produits et les libraires qui les ont publiés. Les annotations et les ex-libris manuscrits ou collés nous livrent, quant à eux, des détails sur leurs possesseurs.

Allons au-delà des mots. Scrutons la typographie, les décorations et illustrations, les habitudes des ateliers qui nous fournissent de précieux renseignements sur leur naissance. Voyons comment les soulignements, les salissures, les signets, mais également la reliure de chaque exemplaire nous permettent de reconstituer comment des générations de femmes et d'hommes l'ont utilisé. 

Ces détails qui peuvent sembler muets deviennent rapidement parlants. En identifiant et en resituant chaque couche d’informations nouvelles, on peut, à la manière d’un archéologue lors d’une fouille, analyser les strates successives des interactions et projeter une lumière nouvelle sur cet objet extraordinaire.

















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