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jeudi 19 octobre 2023

Un article sérieux.


 C'est une partie que je n'aime pas beaucoup parce qu'elle m'oblige à demander à des personnes de me prouver que les livres de valeur qu'ils m'apportent dans l'atelier, sont bien leurs propriétés.
Nous vivons à cette époque, où je peux travailler sur des livres qui ne sont pas tout à fait "propres".

1/Les acheteurs, si vos livres, ne sont pas dans la succession familiale, il est bon de s'assurer de la provenance des livres en vérifiant sur ces bases:

https://ilab.org/fr/article/looking-back-at-2021-launch-of-a-new-ilab-website-and-the-ilab-missing-books-register


https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Circulation-des-biens-culturels/Informations-pratiques/Rechercher-un-bien-vole-ou-disparu


2/ demander toujours la preuve d'achat, le certificat, la donation qui prouve l'héritage.
la parole en 2023 ne suffit plus.
C'est une marque de professionnalisme que de s'en assurer.
3/ Refuser de transformer un ouvrage de façon à le dénaturer au seul motif de "je paie donc je veux ça"
4/ je préfère largement travailler sur des livres de particuliers qui acceptent mes valeurs et les limites que je leur impose.
Si ces limites forment un problème dès le début, alors je ne travaille pas.
En ne s'assurant pas de tout ça, vous devenez complice et donc coupable de recel, de maquillage, d'entreprise de falsifications.
Il existe des organismes qui ont établi des chartes précises


Il faut noter, faire des dossiers.
La tenue d'un blog est une forme de preuve.



Pour vous aider à déterminer la valeur d'un livre, il y a ce très bon article: 
https://www.cairn.info/revue-hypotheses-2022-1-page-149.htm

Les pratiques d’assignation de la valeur, entre matérialité, économie et culture

Distinguons ainsi a minima trois éléments qui contribuent à forger la valeur du livre :
a) Sa matérialité tout d’abord, c’est-à-dire l’ensemble des caractéristiques matérielles qui entrent dans le processus de constitution du livre (des matériaux eux-mêmes aux techniques de fabrication) ;
b) Le régime économique dans lequel le livre s’insère et qui peut relever d’une logique marchande, d’une logique de don, voire d’une logique de guerre [21]
[21]Dans le cas des spoliations et pillages caractéristiques d’une économie de guerre, voir par exemple B. SavoyPatrimoine annexé : les biens culturels saisis par la France en Allemagne autour de 1800, Paris, 2003, vol. 2 ; M. Poulain, Livres pillés, lectures surveillées : les bibliothèques françaises sous l’Occupation, Paris, 2008.

Dans le cas des spoliations et pillages caractéristiques d’une… (sans pour autant que les frontières établies entre ces différentes logiques soient étanches [22]
[22]L’un des enjeux réside dans la caractérisation de ces régimes économiques par toute une série de dispositifs qui contribue à définir le cadre des transactions : législation, droit de propriété, privilèges, prix, guides, catalogues, etc.

c) Enfin, la dimension plus proprement culturelle ou symbolique en grande partie liée à la nature des textes, y compris lorsque le rapport à l’écrit peut sembler très lointain, comme c’est le cas pour des sociétés peu alphabétisées dans lesquelles le livre peut se voir conférer une valeur magique en raison même de la nature sacrée du texte [23]
https://prades-patrimoine.fr/catharisme/
[23]Voir, par exemple, le rite du consolamentum au cours duquel un livre était apposé sur la tête du mourant. Le phénomène est évoqué par E. Le Roy LadurieMontaillou, village occitan, de 1294 à 1324, Paris, 1985 (1re éd. 1975), p. 359.



https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/11750

Nathalie HeinichDes valeurs. Une approche sociologique

Paris, Gallimard, coll. Bibliothèque des Sciences humaines, 2017, 416 pages

p. 133-137.




Sa matérialité
Le régime économique
la dimension plus proprement culturelle ou symbolique en grande partie liée à la nature des textes,

Ce sont ces valeurs là qui doivent conduire au début de la réception du livre la suite du travail
La vérification ensuite de l'entièreté: le collationnement du livre, pour établir un constat d'état qui devra être signé.

Il est évident que tous les livres ne nécessitent pas ce traitement.
Mais il est bon de faire également des recherches pour des livres qui paraissent modestes.
Le déclassement par ignorance ou oubli du savoir ou négligence est une possibilité.
le désintérêt en ce moment pour notre patrimoine écrit, dans la société civile, favorise des autodafés silencieux.

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