Le montage des aquarelles . 6

Il n'est pas aisé de voyager par temps caniculaire. Mais j'ai presque fini ... ... de comprendre l'objet que j'ai entre les mains. Et surement qu'il y aura à corriger une ou deux choses dans un ordre dont je ne garantis pas l'infaillibilité. Il y a le travail qu'on montre et celui qui est fait à l'insu de nous même: Eureka! je sais enfin où va ce dessin, sans savoir comment. A force de lire, relire, retourner, modifier. Entre un dossier codicologique institutionnel déjà fait et ce que je construis, il y a le gout d'agencer et de créer un autre objet.

 

C'est beau ... beaucoup d'émotions sur ce travail.
Dans l'état premier tout était mélangé. Dans un état complexe. Dans ce support qui ne sera pas réutilisé mais conservé, il y a des impressions fantômes et des annotations qui montrent un classement ou un état, des dessins, aussi, restés dessus. Après la recherche, la consultation, des heures à chercher les endroits, les ruines, les paysages, à essayer de reconnaître, de lire les écrits imprimés, manuscrits, les dessins ont une cohérence interne, des styles, qui montrant la maturité arrivant avec les épreuves.

Etat initial avant traitement.

Les dessins racontent la vie d'un jeune homme de la famille royale de 1828 à 1836, pétri de sensibilité artistique, vivant dans un pays en pleine transformation, qui s'en va, découvrir l'ailleurs, de 13 ans à peine, avec, déjà, des responsabilités sur le voilier l'Arthémise, jusqu'à 18 ans.

Entre 33 et 35, entre le retour en France, de son 1er voyage en Méditerranée, et le départ pour le 2nd, il a traversé la France, s'est rendu dans les propriétés familiales, a été diplômé à Brest. Toujours dans la retenue et tout de même assez taquin, son sens du devoir l'emporte.

Il est entouré de culture et son éducation est assuré par Trognon. Le raffinement de son esprit mais aussi son impatience, son énergie, en fait un personnage très attachant. Le trait est fin, il copie d'abord les tableaux de maitres de l'époque, puis l'antiquité grecque, romaine, puis croque avec beaucoup d'humour son entourage, aquarelliste confirmé, il dessine avant au trait, il saisit à leur insu des habitants des pays qu'il traverse, et réalise de véritables portraits posés.

C'est peut être pour moi, le plus beau dessin parce que tout ça a disparu depuis. Smyrne. Il réalise un croquis préparatoire puis aquarelle. Techniquement il y a des dessins sur tous supports, toutes dimensions, certains très fragiles, qui demandent un traitement approprié.

Enfin une couture traditionnelle et une couvrure traditionnelle en plein maroquin.

Le papier qui constitue le nouveau support que je réalise est entièrement en japon de différents grammages. Je fais d'abord un traitement pour chaque dessins, puis un traitement par page. Puis un montage sur onglets page à page.

"De 1830 à 1850, les reliures suivent la mode romantique. Elles sont très caractéristiques : le dos est plat, sans nerf ou avec quatre nerfs assez larges. Il y a peu de cuir sur les plats. Les décors mélangent plusieurs techniques : dorure à froid, à chaud ou à la plaque. Les fleurons romantiques sont très massifs et s’inspirent de l’art gothique.

Les pastiches, copies de style ancien, sont prisés ; plus que le style, ce sont la perfection technique de l’exécution et la qualité des matériaux qui font leur intérêt. Les dos sont très arrondis et 5 nerfs assez saillants. Les entre-nerfs sont décorés d’encadrements de filets. Le cuir réinvestit les plats (1/3 du plat) ; des coins ornent les angles." Source: http://memo-roanne.fr