Un livre devenu.
Un projet très personnel sur un livre unique.
Merci à Nicolas Pelouas pour cet article fidèle à la conversation que nous avons eu en début de semaine dernière.
J'aurai rectifié directement quelques petites erreurs sans aucune importance sur le fonds de l'article.
Nicolas P. est un jeune journaliste passionné par son métier, photographe et voyageur.
Il s'interesse aux régions, aux métiers d'Art, aux voyages, aux terroirs locaux, entres sujets.
Quelques photos de ce travail minuitieux.
Après une aspiration des poussières de papier dégradé par l'humidité, la colle forte, l'acidité de ces différents éléments et la présence de spores et moississures de couleurs noires, les estampes sont restées plus de 6 mois dans une enveloppe sous vide et à l'abri de la lumière.
Je travaille dessus peu d'heures par jour, pour éviter de les exposer trop de temps à la lumière. On se référera à la notion de lux.
Après un passage au dos d'une colle sur base alcoolique, un doublage avec de la pelure de kozo 3 grs ou 5 grs selon l'état et la force du papier, entre deux buvards très serrés, non plucheux, je mets l'estampe en presse pendant une bonne demi heure, le temps de réparer la seconde avant de la doubler aussi.
Le travail de reprise de teintes se fait à l'aquarelle avec un minimum d'interventions, de façon à ne pas se faire sentir.
Certaines sont très abîmées.
La question que je me pose est: quel but recherché?
La réponse: prolonger la vie du document et lui rendre sa lisibilité.
L'esthétique pure intervient parce qu'elles sont déjà très fines et belles.
Mes interventions ne doivent pas choquer mais se fondre dans l'ensemble des coloris dus au vieillissement normal.
Les dégats anormaux sont retirés et atténués mais ne disparaissent pas totalement.
Il faudra aussi une bonne transmission quant à la manipulation d'un document qui reste fragile.
Des gestes précis, soigneux, des conditions de stockages sauves, saines, sinon, mon travail ne sert à rien ...