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mercredi 3 octobre 2018

Robinson ... A l'abordage!

Les Robinsonnades sont le terme consacré pour parler des livres pour la jeunesse qui sont parus après le succès de Daniel Defoe et son "Robinson Crusoé", jamais démenti jusqu’à aujourd'hui, avec des versions et des dérivés d'histoires encore hantées par ce personnage.

Deux thèses sont identifiables sur le net, en PDF, concernant des aspects spécifiques de cette production littéraire.
http://indexation.univ-fcomte.fr/nuxeo/site/esupversions/e95d96e0-b7ce-483f-b1c9-4f9f3e3c6f0f
http://docnum.univ-lorraine.fr/public/UPV-M/Theses/2000/Leclaire_Halte.Anne.LMZ0004.pdf
Que ces personnes soient remerciées de laisser en ligne un travail aussi compliqué. Il s'agit de :
Anne LECLAIRE-HALTÉ, citée dans le mémoire de Master de Delphine Outhier.

Ici aussi vous trouverez de quoi lire sur ce sujet:
https://www.erudit.org/fr/revues/etudfr/1999-v35-n1-etudfr1089/036128ar.pdf
Par Lise Andries.

Mais aussi: https://journals.openedition.org/textyles/1554
Jean-Paul EngélibertLa Postérité de Robinson Crusoé. Un mythe littéraire de la modernité (1954-1986). Genève, Lib. Droz, coll. Histoire des idées et critique littéraire, vol. 362, 1997, 354 p.

Qu'est ce qu'une Robinsonnade?

http://www.lefigaro.fr/voyages/2012/03/15/03007-20120315ARTFIG00796-qu-est-ce-qu-une-robinsonnade.php
C’est un genre littéraire.


Le Robinson noir est une variante de la robinsonnade.


http://www.charentelibre.fr/2013/04/23/l-auteur-du-robinson-noir-a-vu-le-jour-a-baignes,1832255.php









L'exemplaire de 1877 que j'ai travaillé est une édition qui est conforme en tout point à la description donnée par l'archiviste bibliothécaire d'Angers. Ce serait donc le 3 ème exemplaire référencé et connu.
Il peut bien sûr y en avoir d'autres,cachés, oubliés mais tant qu'ils ne sont pas travaillés et identifiés, révélés, il n'y a que trois exemplaires connus dont un à la BNF, un à la bibliothèque d'Angers et un chez une cliente privée de l'atelier à Trôo.
C’est très important de faire ce travail de recherche pour chaque livre qui entre dans l'atelier.

C’est le soin apporté à chaque étape qui fait la différence sur un livre selon son état, la minutie et le moment où il faut s'arrêter pour ne pas dénaturer un livre: ni trop, ni trop peu. Loin d'être évident, le recul est nécessaire et la réflexion, la mesure, avant toute intervention et choix de teinte ou de reprise de décor.




Le travail sur ce livre:

1- Constat d'état: le livre est décousu sur les premiers cahiers. La percaline a cédé au niveau des mors, les coins sont émoussés.

2 - Le travail
consiste à démonter, nettoyer, remonter le livre, remettre des gardes de couleur faite à la main, dans le ton des anciennes gardes, qu'on ne peut pas garder en raison de la colle d'origine qui rend impossible le décollage de celles-ci. Doubler le dos et y mettre un soufflet pour rendre solide la manipulation. Reposer le dos d'origine, la carte intérieure et remboîter le livre avec les nouvelles gardes.
Lui prodiguer une teinture légère pour qu'il retrouve la fraîcheur de la teinte du début de sa vie. Le protéger par une cire spéciale et par un acétate, sans l'empêcher de respirer.


3- Temps passé:
7 heures.

4 - Fournitures:

- gardes marbrées main, Anne Lasserre
- cire,
- acétate,
- fil de couture lin, ficelle chanvre, colle Planatol, colle RH8,
- papier technique pour le dos neutre type vélin atlantis, teinture aquarelle, toile de doublage percaline coton.


5 - Notes et préconisations:

Une légère déchirure existe sur la coiffe de tête, cela reste un point fragile que je n'ai pu résorber.

C'est sans danger pour la solidité de l'ensemble mais il faudra faire attention à la manipulation.
Je ne pouvais pas mettre plus de toile sans faire de sur-épaisseur et celle-ci s'est déplacée lors du ré-emboîtage sans que je ne puisse rien y faire.

Pas de préconisations spéciales, si ce n'est, celles, habituelles: éviter l'eau, le feu, les insectes, les manipulations trop brutales, les différences de températures trop importantes et l'exposition au soleil, la poussière.

Pour l'entretien, pas de cire, pas d'eau.
Un simple dépoussiérage avec un pinceau ou une brosse poil souple et/ou un chiffon qui ne peluche pas.

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Pour aller plus loin ( et garder une trace sur ce blog, l'article n'est pas encore protégé mais jusque quand?):
Extrait de l'article du Figaro pré-cité.
"Les îles ont toujours été une aubaine pour les écrivains. Et dans les temps difficiles, elles attirent plus que jamais l'imagination des artistes. Outre une nouvelle traduction du Robinson de Defoe, la production littéraire laisse sur le rivage de ce début d'année deux romans qui expriment la même idée: le civilisé n'est pas toujours celui que l'on croit.

En 1719, lorsque Daniel Defoe publie Robinson Crusoé, c'est plus qu'un roman d'aventures qu'il livre au public. Il vient d'inventer un genre. Qu'est-ce qu'une robinsonnade? Une aubaine pour écrivain désireux de jouer les démiurges. L'occasion de composer une genèse de la civilisation. Pour analyser les origines de la culture, rien ne vaut de jeter une poignée de naufragés sur un caillou. Les Robinsons y débarquent avec leur culture pour trésor. Ils s'attellent à réinventer l'existence conformément à leur éducation, à leur morale, à leur foi. Au cours de leur séjour, se rejoue l'évolution humaine. Certains reproduisent le monde dont ils sont coupés. D'autres, comme le Robinson de Michel Tournier, saisissant la valeur de l'état de nature, accèdent à un degré de conscience pagano-rousseauiste jusqu'à faire corps avec l'îlot d'infortune. On saura gré à Françoise du Sorbier de sa nouvelle traduction du maître-livre de Defoe. Les lecteurs français disposaient de celle de Pétrus Borel, datée de 1883. Le poète romantique avait ramené à une musique châtiée, par trop française, la langue nerveuse et inquiète de Defoe sans en adoucir les lourdeurs. Revisité par Sorbier, Robinson Crusoé gagne en énergie ce qu'il perd en préciosité."
Sylvain tesson

Ce qu'il advint du sauvage blanc, François Garde, Gallimard, 327 p., 21,50 €. Le Gouverneur d'Antipodia, Jean-Luc Coatalem, Le Dilettante, 189 p., 15 €. Robinson Crusoé, Daniel Defoe, Albin Michel (nouvelle traduction et postface de Françoise du Sorbier, préface de Michel Déon), 420 p., 22 €
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Avant


Après
Les étapes sont les mêmes que pour tous les autres livres de ce genre là, percaline et emboîtage.

1 commentaire:

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