jeudi 24 septembre 2020

Charles Nisard.

 Pour augmenter la connaissance sur cette littérature de petite vertu, quand elle sort des sujets religieux, de morale à l'édification d'un bon peuple ... les livres de Charles Nisard sont un bon investissement si vous les trouvez et si le sujet vous intéresse.

Dans la première préface, je mets en liens le Googlebooks, avec la seconde édition et la préface revue, M. Nisard décrit ces livres comme " de petits livres dangereux inondant la France depuis trois siècles "
https://books.google.fr/books?id=d5kTAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

Son étude a, entre autre, le but de faire connaître "l'influence fâcheuse"  " sur les mœurs et l'esprit du peuple".

Il s'adresse aux collectionneurs, chercheurs, érudits, pour qui, il est facile de déterminer quels sont les bons livres et quels sont les mauvais livres .. la censure est à l'oeuvre avec la commission d'examen du livre de colportage, crée par un arrêté de M. de Maupas, le 30 Novembre 1852, commission supprimée avec la suppression du Ministère de la Police Générale le 21 Juin 1853 et transférée au Ministère de l'Intérieur, avec une séance par semaine: c’est dire si l'affaire est d'importance.

Ces livrets aux formats divers, mal imprimés, n'ont pas pour but de donner à lire une morale, ni de l'instruction. Ils sont juste un amusement .. ce qui au milieu du siècle est un détournement de la fonction de la lecture qui doit servir à l'instruction.

Charles Nisard établit une classification rapide, relative à son temps, qui éclaire et a l'avantage de donner un grille claire de ce qu'étaient ses livres.

Au départ, ce sont des livrets religieux.
Le 16 ème, nous dit-il, répond aux esprits austères de l'église romaine.
le 17 ème est empli des controverses religieuses.
Le 18 ème au "catholicisme relâché" donne la part belle à la désinvolture et aux mœurs légères et libertins coquins .. les "curiosa" sont collectionnés de nos jours, aux gravures parfois plus que coquines.

Les sujets sont variés en fin de siècle et au 19 ème: Economie domestique, médecine, sorcellerie, physique amusante, prophéties, démonomanie, éducation. Ces livrets s'adressent à des "catégories faciles à séduire, ouvriers et habitants des campagnes".

Un autre de ses objectifs est de "sauver en masse du naufrage, cette littérature".

Il est aidé pour cela par Paul Lacroix, et cite la publication, en mars 1854, du livre du ministre de l'instruction publique :"La danse macabre", dans cette entreprise.

Il faut aussi sans doute rappeler que le 19 ème est le siècle où la littérature devient un produit de vente avec profit pour les éditeurs et imprimeurs. Les feuilletons dans les journaux témoignent d'un passage à une littérature qu'on consomme.
"Une nouvelle donne économique et culturelle qui s’affirme sous la monarchie de Juillet : au premier chef, l’émergence d’une « culture-marchandise » indépendante du mécénat, où sae définit la valeur d’un produit culturel désormais monnayable (Kalifa 1999). Elle impose à l’ensemble de ses acteurs, de l’éditeur à l’imprimeur, aux patrons de presse, aux écrivains et aux journalistes de s’inscrire dans la logique d’un marché de l’écrit progressivement inféodé à l’émergence d’une « littérature-livre » (Vaillant et Terouanne 1999). Un aspect célèbre de cette mutation est l’irruption du roman-feuilleton au bas des colonnes du journal à partir de 1836 (Guise 1983 ; Queffélec 1999), incarnant l’avènement d’une littérature « industrielle » (Sainte-Beuve 1839) exploitée par les hommes de lettres (Glinoer 2009)." https://www.cairn.info/revue-geneses-2016-4-page-36.html















A suivre ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos commentaires sont les bienvenus.
Adhérez au blog pour les éditer!
Les commentaires anonymes sont supprimés, je ne donne pas de prix par mail anonyme, ni ne fait de devis!
Vous trouvez mes coordonnées là:
http://www.restaurationlivreatroo.fr/

Améliorations, suggestions interrogations, je réponds !