jeudi 19 décembre 2019

Histoire de la typographie et de la mise en page des livres. 1

De très bons articles, (ci-dessous que je reproduis intégralement, vue les aventures de disparition, d'incompatibilité entre nouvelles et anciennes versions web qui m'ont fait perdre des références intéressantes ...
Là, c’est sûr à moins que Blogger ne change sa politique ...)

 Sur l'histoire de la mise en page des livres qui n'ont pas toujours connu ni la forme, ni l'esthétique de nos livres modernes tout venants ...
La page de titre est un avant gout de ce qu'on trouvera dans le livre .. doit être vendeuse ..
et le reflet des époques successives en matières de création dans les arts en général.
C’est lieu d'expression privilégié de l'imaginaire architectural que le XVIIsiècle portera à son apogée


Page de titre

Parmi les importantes innovations qui touchent à l'apparence physique de l'imprimé, celles que connaît la page de titre comptent parmi les plus remarquables . Rare dans les manuscrits, elle apparaît dès les premiers incunables qui, d'abord, laissaient vierge le recto du premier feuillet avant que le texte ne vienne remplir cet espace laissé vide. Dans les premiers temps, la page de titre se distingue par sa simplicité et sa quasi-nudité, puisque seul l'occupe un titre bref, souvent sans aucun nom d'auteur. L'unique illustration dont la page de titre soit pourvue se limite généralement à la marque de l'imprimeur-libraire. Mais les éléments qui la composent se multiplient au cours du siècle, tant du point de vue des informations relatives à l'identité du livre que du point de vue de l'ornementation, de plus en plus travaillée.
Hélisenne de Crenne, Les angoysses douloureuses qui procedent d’amours, Paris, Denis Janot, 1538.
Source : BnF/Gallica
La qualité esthétique de la première page grandit la valeur culturelle et marchande du livre. Tandis que le premier tiers du XVIe siècle est l'époque des « grandes marques et des encadrements dissymétriques », les années qui suivent sont celles « de l'équilibre ornemental », où « l'encadrement devient un fronton symétrique dessiné en perspective : on entre dans un livre comme dans une ville par une porte ou un arc à l'italienne » 
L’Arioste, Roland furieux, Lyon, Sulpice Sabon, 1544
Source : BnF/Gallica
Portiques, colonnes torsadées, grotesques et motifs végétaux forment le seuil de ce qu'il convient d'appeler le livre-monument, lieu d'expression privilégié de l'imaginaire architectural que le XVIIsiècle portera à son apogée. La page de titre des Angoysses douloureuses d'Hélisenne de Crenne (1538) ou celle du Roland furieux, publié à Lyon en 1544, fournissent un parfait exemple de la somptuosité des encadrements ornés, où prolifèrent inscriptions, cariatides et figures monstrueuses.
Rabelais, Gargantua, Paris, Denis Janot, 1537.
Source : BnF/Gallica

L'ornementation de la première page fait, en outre, des marges le territoire de l'image, comme dans cette édition du Gargantua de Rabelais de 1537. Par sa fonction programmatique, la page de titre appelle en effet naturellement la présence d'une illustration qui vient répéter, compléter ou prolonger l'horizon d'attente qu'ouvre l'énoncé titulaire. Aussi devient-elle une invite à franchir aussi bien le seuil du livre que le seuil du texte. Prenant place en un lieu qui, par sa nature même, incite à s'arrêter pour constituer une première captation vers le texte - le seuil - ces images prennent valeur paratextuelle, acquièrent une fonction liminaire et inaugurale qui se conforme aux effets de sens prévus par cette structure, pré-requis par elle. Elles attirent l'attention du lecteur, que ce soit par leur qualité esthétique, qui retient efficacement le regard et satisfait le plaisir des yeux, ou par leur fonction signalétique : images claires ou cryptées, symboliques ou énigmatiques, elles donnent d'emblée accès à l'intimité d'un texte dont elles peuvent livrer une vision synthétique, fixer l'appartenance générique ou fournir une clé interprétative. Dès lors, l'image est là pour baliser la lecture et, de fait, la contraindre, alors même que celle-ci n'a pas encore commencé.
Exemples de pages de titre sur le site de la BnF





https://fr.wikipedia.org/wiki/Incunable


Problématique des datations

Les premiers ouvrages imprimés : quand et quoi ?

« On connaissait depuis longtemps, au xive siècle, le moyen de reproduire industriellement une figure. On savait orner les reliures de figures et de légendes obtenues par pression, sur le cuir, d'une plaque de métal gravée en creux. Déjà, pour figurer rapidement sur le vélin ou le parchemin des manuscrits les grandes initiales ornementées qui devaient occuper l'espace blanc réservé par le copiste au début des chapitres et des paragraphes, on avait parfois recours à des estampilles en relief taillées dans le bois ou dans le métal. Surtout, la technique de l'impression sur tissu, venue d'Orient, était déjà connue ; grâce à elle on pouvait figurer, au moyen d'encres de couleur, des ornements décoratifs, des images de dévotion ou des scènes religieuses sur des toiles de lin ou des étoffes de soie. Le papier se prêtait à recevoir ainsi l'empreinte, en noir ou en couleur, de reliefs taillés sur bois ou sur métal, qu'il rendait avec plus de précision et de netteté encore que l'étoffe. Aussi, ne doit-on pas s'étonner si certaines des premières réalisations xylographiques que l'on connaisse semblent avoir été les tirages sur papier d'empreintes destinées à l'impression sur tissus, et si ces premiers xylographes n'apparurent que peu de temps après la vulgarisation de l'emploi du papier en Europe : disons quelque soixante-dix ans avant le livre imprimé, lui frayant la voie et l'annonçant en quelque sorte ». Ainsi s'expriment Lucien Febvre et Henri-Jean Martin dans leur essai intitulé L'Apparition du livre (1957)6. Cet ouvrage, certes révisé depuis sa parution, et sensiblement nuancé par de nouvelles recherches (dont celle d'Allan H. Stevenson (en)7), a le mérite de requestionner l'objet appelé « livre imprimé », et conséquemment de relever une distinction entre :
  • les ouvrages empruntant à diverses techniques xylographiques et à la presse à imprimer (vers 1450-1454) ;
  • les ouvrages nés directement de la presse à imprimer typographique à caractères mobiles (à partir de 1450-1454).
Cette distinction, qui repose sur une période historique nécessairement approximative, les années 1450-1454, permet de nuancer l'affirmation courante qui consiste à faire coïncider l'apparition des incunables avec la fabrication de la première « Bible dite B42 » entièrement typographiée à partir de caractères mobiles sur les presses de l'atelier de Gutenberg. De façon plus raisonnable, il semble qu'il faille envisager cette multiplication d'ouvrages imprimés dans le cadre d'un mouvement général, que les ateliers communiquent ou non sur leurs découvertes, et qu'en fin de compte, au milieu du xve siècle, toutes les conditions étaient réunies pour permettre l'apparition du livre imprimé.
Article détaillé : Incunable xylographique.

Pourquoi avant 1501 ?

L’auteur travaillant à son livre (fr. Danse macabre publié par Guy Marchant).
Les ouvrages imprimés au cours de l'année 1500 ne diffèrent pas de ceux imprimés en 1501. D'une manière générale, la mise en page des livres évolue de façon continue entre 1480 et 1520. Pour qualifier les livres publiés à partir de 1501, on emploie parfois l'expression post-incunable.
Il faut bien comprendre qu'environ un tiers des ouvrages imprimés avant 1501 le sont sans date (noté « [s.d.] ») et garder à l'esprit qu'à cette époque de nombreux ouvrages produits sont manuscrits : le métier de copiste n'a pas disparu du jour au lendemain en Europe, loin de là. Conséquemment, les livres entièrement manuscrits fabriqués durant cette période ne sont pas considérés comme des incunables.
Pour évaluer la date d'impression d'un incunable, les experts se servent du nom de l'imprimeur, du style des gravures et des fontes de caractères utilisées (la marque typographique), de la qualité du papier et de son fabricant, du matériel décoratif, du type d'ornementation8.
L'usage de la datation mentionnée d'abord de façon manuscrite dans la rubrication évolue et devient imprimée en page de titre à côté du privilège, système qui se généralise vers 1480. Par ailleurs, deux styles de datation vont cohabiter, du moins en France, celui de Pâques et celui de janvier. En 1564, tous les ouvrages commencent l'année au 1er janvier mais ce style s'est en réalité généralisé bien avant.
Un incunable peut donc comporter des annotations manuscrites (marginalia) et des enluminures, sans pour autant être exclu de cette catégorie. Il peut comporter également des pages imprimées à partir de blocs xylographiques dans lesquels on taille directement le texte mais surtout l'image : un ouvrage composé principalement à partir de tels blocs est appelé incunable xylographique. Trois techniques peuvent donc coexister au sein d'un même ouvrage.
Le terme « incunable » est employé de manière uniforme de nos jours, car les livres imprimés avant 1501 sont répertoriés dans des bases de données internationales comme l'ISTC ou le GW9,10.
Les dernières évaluations établies par le catalogue collectif informatisé de la British Library (ISTC) font état d'un peu moins de 27 000 titres considérés comme réellement incunables.


J'ajouterais qu'avant l'incunable, il y a eu les livrets xylographiques tabellaires.

https://www.bnf.fr/fr/mediatheque/les-livres-xylographiques


https://fr.wikipedia.org/wiki/Xylographie

La xylographie est un procédé de reproduction multiple d'une image sur un support plan, papier ou tissu, en utilisant la technique de la gravure sur bois, ou xylogravure, comme empreinte pouvant être reproduite par impression, à meilleur prix que le travail réalisé à la main par des copistes. Ce terme tend à être utilisé pour désigner les gravures produites avant l'invention et la diffusion de l'imprimerie. L'image reproduite peut être celle d'un texte.



Et pour approfondir ... on ne peut pas se passer de ces ouvrages références:
https://fr.calameo.com/read/00021996345703c5c7574




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